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Les prémices de la météorologie nationale par la Société Royale de Médecine

la Société royale de médecine

La Société royale de médecine est née de la volonté de trois hommes : Turgot contrôleur général des finances – qui lorsqu’il était intendant du Limousin a pu mesurer l’étendue de la misère des campagnes provoquée par les grandes épidémies de variole, les épizooties (peste bovines et ovines), Jean-François de Lassonne, médecin de la Reine Marie-Antoinette, et Félix Vicq d’Azyr, médecin anatomiste et membre de l’Académie des sciences.

La Société royale de médecine est créée par Lettres patentes le 20 août 1778 (Louis XVI). Elle est le résultat de la fusion de deux commissions : la Commission des épidémies créée en 1776 et la Commission des remèdes secrets et des Eaux minérales créée par Louis XV en 1772.

Elle a pour mission d’entretenir une correspondance sur tout ce qui concerne les progrès de l’art de guérir, avec les chirurgiens les plus célèbres soit français, soit étrangers et principalement avec ceux qui sont chargés des maladies populaires, soit dans les hôpitaux, soit dans les campagnes.

Elle doit :

  • publier l’histoire des épidé­mies et des épizooties,
  • répondre dans les délais à toutes les questions qui lui sont faites par les administratifs sur les objets de salubrité publique.
  • envoyer, lorsqu’elle en est requise, des commissaires sur les lieux où leur présence est jugée utile.
  • s’occuper de l’examen des remèdes nouveaux et des eaux minérales lorsqu’elle est consultée sur ces divers objets par l’administration.
  • proposer chaque année dans ses programmes des vues sur les recherches qui lui paraissent mériter le plus d’attention des médecins,
  • publier les observations et les mémoires qu’elle a recueillis et au préalable approuvés.

La SRM est dotée d’un règlement intérieur prévoyant deux séances ordinaires hebdomadaires au cours desquelles les correspondances doivent être lues, discutées et traitées, deux séances publiques par an, l’organisation de concours et l’attribution de prix, la publication des meilleurs mémoires reçus.

Elle organise un véritable réseau de plus d’une centaine de correspondants élus, parmi lesquels des associés du Royaume et des étrangers. Elle accomplit un travail considérable en lançant plusieurs enquêtes. Les relevés météorologiques et nosologiques, mémoires, « topographies médicales », lettres et rapports reçus constituent l’essentiel de ses archives ; leur précision et leur quantité en font un matériau d’une richesse extraordinaire, sur lequel plusieurs chercheurs se sont déjà penchés.

Vicq d’Azyr en est le secrétaire perpétuel pendant 17 ans, jusqu’à la suppression des Académies par la Convention le 18 août 1793.

Extraits du site de l’Agence bibliographique de l’Enseignement supérieur

Jean Honoré Robert de Paul de Lamanon, correspondant de la Société royale de Médecine

Robert de Lamanon-Peinture en trompe-l'oeil au château de l'Empéri de Salon-de-Provence. par René Hourdry — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=110750909

Un des correspondants de la Société royale de médecine est Jean Honoré Robert de Paul de Lamanon, dit Robert de Lamanon, né le  à Salon-de-Provence et mort le  à Tutuila sur l’île de Maouna, Samoa, est un botaniste, physicien et météorologue français.

Sa passion l’amena à participer à plusieurs expéditions scientifiques, dont la dernière — l’expédition de La Pérouse (1er – ) — lui fut fatale.

Robert de Lamanon appartenait à la famille des seigneurs de Lamanon, anoblie en 1572. Né de Jean François de Paul de Lamanon et d’Anne de Baldony, Aixoise de naissance. Il avait deux sœurs et un frère aîné. 

Robert de Lamanon étudia la philosophie, puis la théologie à Avignon, puis à Arles. Il quitta les ordres et entreprit avec son frère un périple à travers l’Europe et les provinces françaises. Ils ramenèrent de ces voyages minéraux et plantes, documents, manuscrits, objets d’art, etc. Ils perfectionnèrent leurs études à Paris et y rencontrèrent les plus célèbres savants de l’époque : Pierre-Simon Laplace, Antoine de Jussieu, Jean le Rond D’Alembert, les frères Monge, Volney, Malesherbes et Condorcet, secrétaire de l’Académie des sciences.

Robert se spécialise en physique et chimie. En 1780, les deux frères regagnèrent Salon-de-Provence, où ils constituèrent un musée d’histoire naturelle, une collection d’œuvres d’art et une bibliothèque.

Robert repartit seul pour de nombreux voyages d’étude. Il fut nommé membre de l’Académie royale des sciences de Turin. Il publia dans le Journal de Physique de l’abbé Jean-André Mongez — qu’il allait retrouver dans l’expédition de La Pérouse — plusieurs mémoires de paléontologie, dont l’un déclencha une dispute avec Buffon. Les géologues considèrent généralement que Robert de Lamanon est le premier scientifique à avoir suggéré des preuves de l’origine lacustre du gypse dans le Bassin parisien.

Le , Condorcet le fit admettre à l’Académie des sciences comme membre correspondant. Revenu à Salon, dont il était à son tour devenu premier maire-consul, il reçut de Condorcet une invitation à se joindre aux savants désignés pour l’expédition dirigée par La Pérouse…        Extraits de Wikipédia

Robert de Lamanon est un véritable scientifique de l’époque notamment géologue.

Lire les travaux du comité français d’histoire de la géologie (COFRHIGEO) dans sa séance du 26 février 1992, notamment la contribution de Georges PICHARD : Robert de PAUL de LAMANON (1752 -1787) Entre Théorie de la Terre et Géologie.

Lors des observations de météorologie, Robert de Lamanon réside dans le château familial à Lamanon non loin de Charleval. Le village de Lamanon a été créé en 1745 sur le modèle de celui de Charleval.

Château de Lamanon (Bouches du Rhône)

Les observations de Robert à Lamanon

Au préalable, Robert de Lamanon décrit le lieu de ses observations :

Il décrit les instruments qu’il utilisent pour mesurer :

  • la température, 5 thermomètres au mercure et à l’alcool (esprit de vin) mais étalonnés (échelle de Réaumur), placés dans la maison, dans une cour toujours à l’ombre au nord, au milieu du jardin à 3 pieds au dessus du sol, dans le canal de Craponne (eau courante) et dans la terre
  • l’humidité de l’air, deux hygromètres identiques composés chacun d’une corde avec un poids suspendu étalonnés, pour l’un mis dans un four (sécheresse maximale), l’autre dans le puits (humidité extrême).
  • la quantité de pluie, deux pluviomètres (qu’il nomme udomètres), un sur le sol et un à 15 pieds de hauteur
  • la direction du vent, une girouette reliée à une boussole dans la maison
  • la pression atmosphérique, un baromètre au mercure de son invention

Il observe également la forme des nuages, leur position, leur couleur et leur direction.

Il note les effets de la météo sur les récoltes et les maladies tant animales qu’humaines. 

Exemple de rapport de Robert de Lamanon à la Société royale de médecine (document conservé à la bibliothèque de l'Académie nationale de médecine)
Baromètre inventé par Robert de Lamanon (document conservé à la bibliothèque de l'Académie nationale de médecine)

1 thought on “Les prémices de la météorologie nationale par la Société Royale de Médecine”

  1. Article remarquable, qui m’a transporté sur les berges du canal de Craponne auprès de Robert de Lamanon dans le triangle sacré de La Roque, Charleval, Lamanon.
    Je suis reparti ensuite avec le chevalier de Lamanon à bord de la Boussole et de l’Astrolabe pour des relevés géologiques au sein de l’expédition de la Pérouse …
    Merci de m’avoir fait découvrir ce grand scientifique très polyvalent, qui a eu, entre autre, un rôle important sur la découverte des mécanismes de la formation de la croute terrestre (sédimentologie, stratigraphie, etc).

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