A l’origine, Villelaure est une villa romaine du nom de Laurus à l’époque de l’empereur romain Hadrien (117-138 après Jésus Christ. Des vestiges et des mosaïques ont été retrouvés. Un site est dédié à ce patrimoine : villalaurus-enluberon.com
Après la guerre de 100 ans (1337 à 1453) et la peste noire (1331 à 1352), la Provence est décimée. Jean III de Forbin, seigneur de Janson et de Villelaure établit en 1512 un acte d’habitation pour 19 familles vaudoise du Piémont. Il fait construire le Château de la Reine Laure en le désirant encore plus majestueux que celui de la Tour d’Aygues voisin.
Un de ses descendant, le Marquis Joseph II de Palamède de Forbin crée une usine sucrière à Villelaure vers 1835. Il fait construire des entrepôts, des logements (pour une centaine d’ouvriers), une maison de maître, une unité de production de sucre de betteraves, puis de céréales, de garance et de chardons. Une machinerie est actionnée par une dérivation du canal de Villelaure, déployant une force motrice de 100 chevaux.
L’épuisement des terres, une attaque de pucerons viennent à bout de cette entreprise. Le Marquis fait faillite et vend ses biens.
C’est après l’arrêt de l’activité de la Fabrique (usine sucrière) que des membres des familles PIGNOLY et GUIEN établis de longue date à Villelaure s’exilent sur l’autre rive de la Durance, à La Roque d’Anthéron et notamment au hameau du Piquet dans un premier temps.
Cet article publié en 1848 par le tribunal d’Apt, est très instructif et intéressant à lire ; le terme de la Fabrique utilisé pour une usine sucrière, indique que les lieux fréquemment appelés La Fabrique n’étaient pas réservés à la vinification.
En dehors du vieux village de La Roque d’Anthéron, on en trouve deux autres, un au hameau du Piquet et l’autre au lieu dit les Caves.
En effet, le terme La Fabrique désignait un bâtiment où l’on fabrique des objets destinés aux différents usage de la vie.
Mais la Fabrique d’une paroisse catholique désigne la construction d’une église et par extension l’ensemble des décideurs nommés pour assurer la responsabilité de la collecte et l’administration des fonds et revenus nécessaires à cette construction.
Et encore, dans un jardin ou un parc, on désigne par le mot fabrique tout ce qui orne ou décore (un petit pont, une fausse cascade, etc.).
De plus, en peinture, on désigne par fabrique les édifices, les ruines dont on orne les fonds des tableaux.
La langue française semble avoir manqué d’imagination avec le mot fabrique mis à toutes les sauces !
A nous de trouver ce que l’on fabriquait au Piquet, aux Caves et ailleurs…