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Le contexte
Parmi les messages qui dans la journée du 5 juin 1944 mobilisèrent la résistance intérieure, l’un d’eux « Méfiez vous du Toréador » concernait l’Armée Secrète de la région R2 (région Provence Alpes Côte d’Azur actuelle) dont les communes de la Chaîne de la Trévaresse et de la colline de Sainte Anne, situées dans le canton de Lambesc.
Attendu avec impatience, ce signal diffusé le 5 juin et confirmé le 6, signifie que le plan Rouge est lancé. Les maquis doivent mener une guérilla généralisée afin de fixer l’armée allemande pour soutenir le débarquement de Provence. Cette guérilla mobilise les 400 résistants de l’Armée Secrète des communes de ALLEINS, CHARLEVAL, MALLEMORT, LA ROQUE D’ANTHERON, SAINT ESTEVE JANSON, ROGNES, LAMBESC et SAINT CANNAT.
Leur point de rassemblement est situé dans la colline de Sainte Anne, sur les plateaux de Sèze et de Manivert où les armes parachutées de longue date et l’encadrement militaire, formé à Brida en Algérie, les attendent.
L'origine des renseignements des allemands
Le chef de la Gestapo de Marseille, un nommé Ernst DUNKER dit DELAGE, rassemble des renseignements issues :
- d’un traitre de la résistance surnommé ERICK (nom de code allemand) agissant pour une meilleure reconnaissance et de l’argent (membre de l’encadrement des maquisards, il visite le camp de Manivert le 10 juin et livre tous les détails à Ernst DUNKER. Il sera abattu début août 1944 par ce dernier excédé par ses exigences financières)
- d’un agent du service de renseignement nazi, basé à Aix en Provence,
- d’un avion d’observation au dessus de la vallée de la Durance qui relève les mouvements des maquis.
Conscient du danger que représente ce rassemblement sur ses arrières, l’armée allemande ne tarde pas à réagir.
La réaction des occupants allemands
Dans la journée du 11 juin, l’armée procède au bouclage de la colline de Sainte Anne et isole les maquisards.
Le 12 au matin, plusieurs compagnies spécialisées dans la répression des maquis donnent l’assaut aux résistants retranchés sur les plateaux.
Toute la matinée du 12 juin, le combat fait rage et les résistants se battent avec acharnement contre un ennemi supérieur en nombre et en armement en lui infligeant des pertes sévères.
Mais les munitions s’épuisent, la forêt est incendiée et l’ordre de dispersion est donné. L’ennemi procède alors à une chasse à l’homme, fait des prisonniers et capture des blessés. Ceux-ci sont interrogés, torturés puis massacrés sur place.
La répression se poursuivra jusqu’à la Libération du 23 août 1944.
Au terme de ces journées, 106 résistants du maquis de Sainte Anne, auxquels sont venus s’ajouter 28 résistants arrêtés à Martigues (fusillés le 13 juin dans le Vallon du Fenouillet, entre Charleval et la Roque d’Anthéron), ont payé de leur vie leur contribution à la libération de la Provence et de la France. La Croix de Guerre 39/45 sera décernée aux communes de Lambesc, Charleval et la Roque d’Anthéron.
Commémoration
Leur sacrifice est commémoré chaque année, le 12 juin, par les populations des villages du Canton de Lambesc, des villages limitrophes et de Martigues. Un syndicat intercommunal du Monument aux héros et martyrs de Sainte Anne a été créé afin d’organiser les commémorations et d’entretenir les monuments et stèles. Ci-dessous, deux témoignages en vidéo de ces commémorations :
- Un film tourné le 12 juin 2014 d’une durée de 18 minutes.
- Un reportage de France 3, le 12 juin 2019 d’une durée de 3 minutes.
Sources
Le site Résistance marseillaise R2
L’association Mémoire vive de la Résistance
Le MAITRON, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social
Un article du site de France 3 Région Provence « Lambesc : ce 12 juin 1944 où 80 résistants furent fusillés sur le plateau de Sainte-Anne » – publié le – écrit par Ludovic Moreau.
Bibliographie :
- « Résistance et Occupation » du professeur MENCHERINI Robert
- « Ils furent des hommes » de C.L. FLAVIAN, 1948 – Nouvelles Éditions Latines
Travaux d'élèves de 3ème du collège Collines Durance à Mallemort en 2006
Ce dossier a été réalisé par six élèves de troisième du collège Collines-Durance dans le cadre du concours national de la résistance et de la déportation 2005-2006. Ce concours est organisé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation de la Résistance et la Fondation Charles de Gaulle, en partenariat avec l’Education nationale. Le thème du concours cette année 2005-2006 est « Résistance et monde rural ». Ce thème a été très motivant car il permettait à ces élèves de collège rural de se pencher sur l’histoire locale.
Ce document est ponctué de courtes séquences d’interviews filmés d’un ancien résistant de Lambesc, Henri BLANC et d’un agriculteur de Lambesc passé à la résistance Elie JOUVEN.
A lire sans modération : Résistance et monde rural – Le maquis de la chaîne des Côtes