1923 - L'année inhumaine des allemands
1923 a mal commencé. Les Allemands la surnomment l’« année inhumaine ».
Le 11 janvier, les troupes franco-belges occupent le bassin de la Ruhr, principale source de richesse du pays, pour obliger les Allemands à verser les réparations de guerre auxquelles le traité de Versailles les a condamnés. L’instabilité politique et la « résistance passive » à l’occupation étrangère entraînent des licenciements et des grèves dans tout le pays ainsi qu’une vertigineuse flambée des prix.
Lucien GINOUX fait partie des troupes d’occupation du 18 mai au 28 août 1923.
En octobre 1923, il faut compter plusieurs dizaines de milliards de marks (la monnaie de référence allemande) pour s’offrir… un dollar américain ou une baguette de pain ! Ce contexte encourage l’agitation révolutionnaire.
Pour tenter de surmonter la crise, le président de la République Ebert et le chancelier Streseman imposent l’état d’urgence le 26 septembre 1923, cependant que le financier Schacht donne un coup d’arrêt à l’inflation en créant une nouvelle monnaie, le Rentenmark.
La Bavière refuse la dictature momentanée des Prussiens de Berlin. Elle proclame le même jour son propre état d’urgence et se donne un triumvirat aux pouvoirs dictatoriaux avec le commissaire d’État Gustav von Kahr, le général Otto von Lossow, commandant la Reischwehr (l’armée), et le colonel Hans von Seisser, chef de la police.
La menace du séparatisme bavarois plane sur le pays. C’est le moment que choisit Hitler pour tenter de se saisir du pouvoir à Munich.
L’occupation de la région de la Ruhr par les troupes d’occupation belge et française se déroulera de 1923 à 1925. Le Ruhr Museum d’Essen et l’Institut historique de Recklinghausen ont présenté une exposition en 2023 à l’occasion du centième anniversaire du début de l’occupation. Voir la page du Ruhr Museum. Les archives d’Alsace ont repris, en 2024, des éléments de l’exposition pour présenter aux Français ce chapitre de l’histoire entre allemand et français. Voir la page des archives d’Alsace.