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Mort du marquis de FLORANS (12 février 1916)

Le marquis de FLORANS a été élevé par ses parents dans la religion catholiques et la fidélité au roi. Le chevalier Bayard est son modèle pendant toute sa jeunesse. Il accompli son service militaire au 67ème d’infanterie comme simple soldat en garnison à Soissons pendant seulement un an. Il est étudiant dans l’école des langues orientales vivantes et à ce titre, il est dispensé des deux autres années de service.

Il est rappelé à prendre du service le 3 août 1914 au 145ème régiment d’infanterie colonial à Aix en Provence. A 37 ans, il fait partie de l’armée territoriale. Puis, le 16 septembre 1914, sur sa demande, il passe au 163ème régiment d’infanterie à Nice. Celui là est un régiment actif et part peu après dans la région de Verdun.

Le 14 octobre1914, il est grièvement blessé à la bataille d’Apremont, sur la lisière de la plaine de Woëvre, à 9 km de Saint Mihiel (Meurthe et Moselle). Il refuse d’être ramassé par les brancardiers tant que les autres soldats blessés ne le sont pas. Quand on l’emmène, seulement le lendemain matin (vu le nombre de blessés), sa plaie s’est envenimée. Après deux mois d’hôpital à Gray (Haute Saône), il est envoyé à l’hôpital Saint Joseph à Lyon.  

Article de l'Action française du 26 octobre 1914

Le marquis Emmanuel de FLORANS, chevaleresque

Il refuse le mois de convalescence et repart sur le front le 9 mars 1915 avec le 415ème régiment. Mais de fortes fièvres l’oblige à une nouvelle hospitalisation à l’hôpital de Royaumont (Seine et Oise). 

Il refuse, à nouveau, un mois de convalescence pour permettre à un soldat père de famille de revoir son enfant gravement malade. Il repart sur le front avec le 341ème régiment d’infanterie. Il est nommé caporal le 23 juillet 1915.

En décembre 1915, il envoi ce billet à sa tante, Mademoiselle Baptistine de Florans :

France, 22 décembre 1915.

MA CHÈRE TANTE,

Entre le ciel de France vêtu d’azur, étoilé d’or, et la terre de Lorraine pulvérisée par les torpilles boches, je vous offre mes meilleurs vœux pour l’an neuf 1916.

Que Dieu nous donne: Salonique, Salonique, Salonique.

Montjoie et Saint-Denis.

VIVE LA FRANCE !

Emmanuel.

Ligne de front, le marquis de FLORANS combat sur la ligne bleue entre Saint Mihiel et Pont à Mousson, à Limey

La mort horrible du marquis de FLORANS

« Le 12 février 1916, vers 10 heures du matin, il sort de son abri pour s’assurer de la présence d’un guetteur, lorsqu’une torpille aérienne lui emporte la tête et une jambe. Il tombe raide mort. Un camarade raconte avec ses mots cet épisode dans une lettre à sa soeur Florette de FLORANS :

Enfin, voici comme votre frère est mort. Le samedi 12 février, il était de garde avec sa section, comme caporal, à la tranchée 29, et à 10 heures du matin une torpille boche a frappé sur lui et lui a emporté la tête et une jambe, et sa jambe on ne l’a retrouvée que le lundi. Elle était à quelques pas où le pauvre a été tué. De la même torpille, ils ont été deux tués, l’autre a été coupé en deux.

Mademoiselle vous pouvez croire que votre frère n’a pas souffert un moment, il n’a pas eu même le temps de penser à la mort. Car c’est terrible ces torpilles.

Il a été tué le 12, on ne l’a pas enterré jusqu’au 14 au soir; par rapport à sa jambe qu’on ne trouvait pas. On lui a rendu les honneurs comme à un bon soldat, et il a reçu les cérémonies d’un prêtre qui est exprès sur le front pour tous les malheureux qui meurent comme votre frère. Il a, comme tous ,été enterré au cimetière du village de Limey, qui se trouve devant l’Eglise. Il a une croix où il y a son nom dessus Caporal le marquis Emmanuel de Florans, décédé le 12 février 1916. »  

Ci-dessous les images prises à Limey au lieu de campement des soldats et au cimetière de Limey (Meurthe et Moselle).

Citons la lettre du lieutenant-colonel Gignoux du 341° d’infanterie, à Mademoiselle de Florans.

Aux armées, le 25 février 1916.

MADEMOISELLE,

Toutes mesures ont été prises, après la mort du caporal de Florans, par le capitaine de la compagnie et l’officier de détails du régiment, et vous recevrez, s’il y a lieu, par le dépôt de Marseille, les papiers que ce courageux et parfait soldat, dont nous déplorons la perte, pouvait avoir sur lui.

Agréez, Mademoiselle, l’expression de mes sentiments de profonde condoléance.

GIGNOUX

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Jean-Noël vioujard
Jean-Noël vioujard
1 année il y a

Superbes articles et photos épatantes.
Documents passionnants
Bravo !
Jean-Noël

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