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Les confréries des Pénitents en Provence
Dès 1175, le concept de pénitence, dans le sens du don à l’autre, permet à un laïc n’ayant pas prononcé des voeux religieux, au sens canonique du terme, de vivre sa foi.
Les confréries sont un système d’initiatives locales, au niveau du village, non pyramidal et non fédéré. Elles sont autonomes, bénéficient de nombreux dons et legs. Elles sont indépendantes de l’Église, bien qu’autorisées par l’Évêque, et possèdent une chapelle. Les membres des confréries sont longtemps exclusivement des hommes. Ils se regroupent et défilent en procession à l’occasion de manifestations religieuses comme le Vendredi Saint, le jour de l’Assomption (15 août). Ils sont autorisés à porter des reliques. Une confrérie réalise également des actes sociaux (enterrements, soins aux malades…).
Les membres revêtent une robe simple ceinturée d’une corde. Ils portent une cagoule afin de représenter leur modestie dans un désir d’anonymat. Ils élisent démocratiquement en assemblée générale annuelle un prieur et des officiers.
Pierre Mathias MOULET à Noyers sur Jabron (Alpes de Haute Provence)
Pierre Mathias MOULET décède le 25 août 1778 à Noyers sur Jabron (Alpes de Haute Provence). Il a 23 ans. Il fait probablement partie de la confrérie des frères Pénitents de Noyers. Ceux-ci l’accompagnent lors de sa sépulture le 26 août 1778. Les deux principaux officiers signent l’acte de décès avec le curé de la paroisse.
À cette époque le village compte un millier d’habitants. Sa confrérie des frères pénitents possède une chapelle près de l’église paroissiale et du cimetière. Elle jouxtait au sud l’église du Vieux Noyers, incorporée dans le cimetière. Elle est clairement dessinée par le cadastre napoléonien avec une abside en hémicycle orientée vers le nord (Section F, parcelle n° 2). Le cimetière s’étend à l’ouest. Lors de l’inventaire de 1906 : « à côté de l’église paroissiale, une ancienne église dite des Pénitents, construite avant la Révolution, aujourd’hui à demi écroulée ». Aujourd’hui, il n’en subsiste qu’un pan de mur.
Les confréries de pénitents aujourd'hui
Spiritualité d'une confrérie de pénitents au Puy en Velay
La Confrérie est une Communauté :
- Unie dans et par une même foi : celle de l’Eglise Catholique avec une orientation de leur spiritualité vers l’essentiel : l’Eucharistie, » centre et sommet de la vie chrétienne « , la Passion du Christ, cœur du mystère de la Rédemption et La Mère de Dieu.
- Unie dans la fraternité : confrères au sens fort du terme, ils ont comme but de s’entraider, de se soutenir mutuellement dans les épreuves de la vie et, pourquoi pas ?…d’être heureux ensemble, puisque la joie est une caractéristique du chrétien.
- Au service de l’Eglise et du monde : le pénitent porte témoignage de vie chrétienne : dans les manifestations propres à la confrérie, dans les différents milieux de vie. Il apporte son concours à d’autres groupements orientés vers les plus pauvres (Conférence Saint-Vincent de Paul, Banque alimentaire, Secours Catholique,…) Il participe à l’animation liturgique dans la paroisse.
- Qui réfléchit et prie : la confrérie se réunit chaque mois pour un approfondissement spirituel dans la réflexion et la prière avant la participation à la messe. A la demande de l’évêque du Puy-en-Velay les pénitents participent mensuellement (en fonction de leur disponibilité) à une heure d’adoration à la cathédrale pour demander au Seigneur des vocations sacerdotales et religieuses.
- La communauté des Pénitents est vivante et active au Puy-en-Velay depuis 1584.
- Elle est fidèle aux orientations de l’Église, renouvelée par l’esprit du Concile Vatican II.
L’aube blanche des pénitents est un rappel de leur baptême et le signe d’appartenance à un groupe constitué d’Église. La tenue fait disparaître les différences sociales.
La maintenance des confréries
La Maintenance a pour but d’établir des liens de coopération et d’entraide entre les différentes Confréries de Pénitents de France et de la Principauté de Monaco.
Dès la fin du XIXème siècle, sous l’égide du Cardinal de Cabrières et de Frédéric Mistral, les Confréries de Pénitents ont souhaité se regrouper : ce projet fut réalisé pleinement en 1926.
Depuis 1962 sous l’impulsion du Grand Maître le Comte Josserand de Saint Priest d’Urgel †, se tient tous les ans une réunion de l’ensemble des Confréries de Pénitents : la Maintenance.
La Maintenance entretient des rapports fraternels avec les Confréries de Pénitents des pays voisins notamment d’Espagne et d’Italie.
La Maintenance favorise la reprise et le développement des Confréries de Pénitents.
La Maintenance veille à ce que les Confréries de Pénitents restent fidèles à leur triple vocation
- sanctification personnelle,
- manifestation publique de la foi,
- participation active aux œuvres de charité en étant en étroite communion avec leurs évêques et le Siège Apostolique.
Site de la Maintenance des confréries de France et de Monaco