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Le Tambour d’Arcole 1796

André Estienne est né le 13 octobre 1777 à Cadenet (Vaucluse) dans une famille modeste de paysans de la commune de Cadenet dans le Vaucluse.  Fils de François ESTIENNE (1748-1792) cordonnier et de BERAUD Marie Thérèse mariés de Cadenet. (Il est l’arrière-arrière-arrière-petit fils de Antoine ESTIENNE le demi-frère de Catherine ESTIENNE marié avec André PIGNOLY).

Il se met à l’apprentissage du tambour, avec l’aide de l’un de ses cousins, musicien du village, dès 1789. Il a alors 12 ans.

En 1792, un hiver rigoureux fait geler les oliviers de la région, les revenus de la famille Estienne sont au plus bas. Par l’intermédiaire de Gaspard Vallon, commandant du 1er bataillon de volontaires du Lubéron et ami de son père, le jeune André est alors engagé comme tambour de ce bataillon. Il n’a alors que 14 ans. Sa prime reçue comme volontaire permet à sa famille de subvenir à leurs besoins pendant un an.

En savoir plus sur le village de Cadenet : voir le site Luberon.fr.

L'exploit du jeune André ESTIENNE

Le 15 novembre 1796, il n’a que 19 ans c’est la première campagne d’Italie, son bataillon fait partie de l’armée d’italie commandée par le Général Napoléon Bonaparte. Il est présent à la Bataille du Pont d’Arcole.

Arcole est une ville de la république de Venise. Elle se situe a mi-chemin des villes de Vérone et de Vicence dans une région marécageuse à l’Ouest de Venise. Elle est traversée par la rivière l’Alpone.

19 000 soldats de l’armée de la République Française affrontent les 24 000 hommes de l’armée de l’Empire autrichien. La bataille fait rage autour du pont d’Arcole qui traverse l’Alpone. Les français sont bloqués après trois jours de combats difficiles. Le général commandant cette armée, Napoléon Bonaparte, âgé de 27 ans, est en difficulté, il tombe dans les marais « soldats ! il faut sauver le général ! »

Avec d’autres tambours, André Estienne décide alors de traverser à la nage la rivière, son tambour, hors d’eau, posé sur le sac de son sergent et d’aller faire diversion sur les arrières des Autrichiens. Battant furieusement la charge sur l’autre rive, les tambours font croire aux autrichiens qu’ils sont encerclés. Ceux- ci battent en retraite, laissant le pont et la victoire aux armées françaises.

Ce courage vaudra à André Estienne, les félicitations de Napoléon qui le décorera des baguettes d’honneur à manches et pointes d’argent. Le jeune homme sera aussi présent pour le couronnement de Napoléon dans la cathédrale de Paris. Plusieurs statues de lui feront honneur à son courage : Portrait au Musée Carnavalet, histoire de Paris et une sculpture du « passage du pont d’Arcole » situé sur le pied droit du côté de l’Avenue de la Grande Armée à l’Arc de triomphe àParis.

Ce cadenetien est l’un des tous premiers hommes du Lubéron à être décoré « Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’Honneur », le 24 septembre 1803. Il est nommé « Tambour au premier régiment de chasseurs à pied le 26 avril 1802.»

La bataille du pont d'Arcole par Horace VERNET

La suite de la vie d'André ESTIENNE, couvert d'honneurs

Il est congédié de l’armée avec une retraite le 15 juillet 1806, il a 29 ans. Il est ensuite garde particulier forestier à Villars (Vaucluse) en 1807, puis brigadier des gardes de l’administration forestière et tambour-maitre à la 10ème légion de la Garde Nationale en 1830.

Il se marie avec Thérèse Françoise Renée Godelle née vers 1782 à Paris et décédée à Paris 15ème le 24 avril 1861 . Ils ont trois enfants :

  • Sophie Charlotte Joséphine ESTIENNE Née le 24 avril 1807 à Saint-Martin-de-Castillon (84)
  • Louis ESTIENNE Né le 18 juin 1808 à Apt (84) et décédé le 1er octobre 1808 à Apt (84), à l’âge de 3 mois
  • Auguste Hyppolite ESTIENNE, né le 27 janvier 1812 à Avignon (84)

Le 28 décembre 1816, André ESTIENNE est domicilié 20 Avenue de Breteuil à Paris 10éme. Il décède le 29 décembre 1837, 62 rue de Grenelle à Paris. Il est inhumé le 2/01/1838 à Paris.

Le monument de Cadenet en sa mémoire

Un projet de monument a été proposé par la municipalité de Cadenet, en 1892. Conçu par Jean Barnabé Amy (sculpteur et écrivain français né à Tarascon), la statue est inaugurée le 10 août 1894, en présence de membres du gouvernementLe poète Frédéric Mistral compose pour la circonstance un poème en provençal, « lou Tambor d’Arcolo ». Le monument est inscrit au titre des monuments historiques, depuis le 23 juillet 2009.

Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands procèdent à des réquisitions de matières premières, les statues vauclusiennes sont déboulonnées et fondues. En septembre 1943 les Allemands ordonnent de récupérer la statue du tambour d’Arcole de Cadenet. C’est dans la nuit du 4 au 5 septembre 1943 qu’un groupe de Résistants de Cadenet vole la statue pour la placer en lieu sûr ! Elle sera conservée ainsi jusqu’à la libération. C’est le 7 octobre 1945 que le village de Cadenet retrouvera sa célèbre statue !

Invitation au voyage, émission d'ARTE du 10 mars 2023

Démarrer la vidéo d’une durée d’environ 7 minutes (vous pouvez la régler en grand écran et cliquer sur le haut-parleur pour avoir le son). Un historien, Guillaume BECKERT raconte l’histoire du Tambour d’Arcole…

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