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Les curiosités de l'état civil
Avant de développer la vie de ce légionnaire, j’ai trouvé qu’il était amusant de révéler les curiosités que peuvent offrir les registres de l’Etat-Civil. Ce ne sont-là pas les seules, loin s’en faut !
Première curiosité
Le manque de rigueur des officiers de l’Etat-Civil est ici manifeste. Démonstration sur son acte de naissance ses prénoms sont :
On lit clairement que son premier prénom est Albery (prénom à l’origine inconnue, rarissime en France mais assez courant au Brésil) qui est suivi d’Etienne puis de Phylibert. On notera aussi que le dernier prénom a une écriture peu ordinaire, Il est coutumier de le voir écrit Philibert.
Sur son acte de mariage ce premier prénom devient Albéric et le dernier Philibert :
La Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur le prénomme Albéric et Etienne et Phylibert sont conservés :
Et enfin, son acte de décès comporte deux variations ; Albery est devenu Alberic et Phylibert a pris la forme de Philibert. Seul Etienne reste invariable :
Seconde curiosité
GIGNOUS Elie Charles, le père d’Albéry, épouse Thérèse Magdeleine Gabrielle GONTHIER-SAINT MARTIN le 15 mai 1836 à Sainte-Foy-de-Longas (24). Sur cet acte on lit qu’elle est née le 28 novembre 1815 à Sainte-Foy-de-Longas, ses parents sont Pierre, Docteur en médecine et sa mère est Thérèse Magdeleine Gabrielle GONTIER-SAINT-MARTIN.
A la naissance de son premier enfant elle devient Magdeleine Gabrielle !
Pour la naissance de son second enfant, elle se prénomme Thérèse Gabrielle et GONTHIER a disparu !
A la naissance de sa troisième fille, Anne, ses trois prénoms sont intacts.
Enfin, lorsque son fils Albery Etienne Phylibert voit le jour le 23 février 1844 à Sainte-Foy-de-Longas, elle n’a plus qu’un seul prénom : Gabrielle !
Mais le pompon n’est pas là …
Troisième curiosité
Nous venons de voir que Thérèse Magdeleine Gabrielle GONTHIER-SAINT-MARTIN était née le 28 novembre 1815 à Sainte-Foy-de-Longas (24). Or à Sainte-Foy-de-Longas, ce jour-là ce n’est pas sa naissance qui est notée mais celle d’une certaine Aleyxandérine GONTIER-SAINT-MARTIN
Mais alors qui est Thérèse Magdeleine Gabrielle ?
Pour tenter de répondre à cette première question, je me suis tourné vers le recensement de 1836 – Sainte-Foy-de-Longas (24)1. Là, on y trouve une certaine Gabrielle GONTIER-SAINT-MARTIN, âgée de 20 ans – soit naissance en 1816. Il semblerait qu’elle ait une sœur Caroline, âgée de 17 ans – soit naissance en 1819. Le père de ces enfants pourrait être Martin GONTIER-SAINT-MARTIN, médecin, âgé de 56 ans.
- 1 AD 24 – Recensement 1836 – Cote 6 MI 12 – Vue 8/15 –
On trouve Marguerite Caroline enregistré sous le nom de SAINT-MARTIN. Elle est bien née le 1er mai 1818 à Sainte-Foy-de-Longas. Son père est Pierre, Docteur en médecine, 38 ans. Sa mère n’est autre qu’Anne Thérèse Aleyxandérine CHARRON, 30 ans.
Mais, aucune trace de Gabrielle dans la table décennale des naissances pour la période 1813-1822 que ce soit sous le nom de GONTIER-SAINT-MARTIN ou celui de SAINT-MARTIN qui devrait les contenir l’une et/ou l’autre !
- Qui sont ses parents ?
- Où et quand est-elle née ?
En conclusion de cette entrée en matière je fais appel à un vieux proverbe : L’état-civil et la Généalogie,bien fol qui s’y fie ».
Ses ancêtres
A gauche son grand-père paternel et à droite ses grands-parents maternels
Sa famille
Les parents d’Albéry Etienne Phylibert
Mais Albéry n’est pas le seul enfant du couple …
Son épouse, Marie Christine CUNY voit le jour à Paris et s’éteint à Fontainebleau
Leur mariage est célébré à Paris le 14 octobre 1886. On remarque que le père de Marie Valentine CUNY, Adrien Louis CUNY est Officier de la Légion d’Honneur.
Leurs enfants : ils n’auront que deux fils dont le premier, Charles Ernest Robert est Chevalier de la Légion d’Honneur, médaille à laquelle s’ajoute la Croix de Guerre. Il termine sa carrière avec le grade de Capitaine-Adjudant-Major1.
- 1 Le capitaine adjudant-major est un grade créé en 1790. Il est attribué à un capitaine, adjoint d’un chef de bataillon qui doit s’occuper des détails administratifs, de l’instruction des bas-officiers et de la discipline de son bataillon1. Il apparaît au cours de l’année 1916, c’est l’adjoint du commandant du bataillon. Il le remplace quand celui-ci est en permission. C’est aussi un futur commandant qui se familiarise avec ce poste2.
Le second garçon : Charles Etienne Roland est aussi militaire. Le JO du 14 mars 1919 annonce sa promotion au grade de lieutenant et avec les médailles d’Officier de la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre. Il finira sa carrière avec le grade de Colonel. Pourtant les 3 volets de sa feuille matricule ne font pas état de ces décorations. On y trouve seulement ses 2 citations et sa blessure qui lui vaut une pension de 10%.
On ne peut qu’être admiratif devant une telle famille !
Son parcours civil et militaire
Il n’est pas possible de retrouver ses éventuels antécédents civils car la numérisation des « Matricules » ne débute, pour la Dordogne qu’en 1878. Or Albéry est de la classe 1864.
Son parcours militaire : la base Léonore nous offre 28 pages qui le concernent. Elles détaillent, sa vie, ses affectations, ses promotions, ses décorations. Ainsi, on apprend qu’il s’est engagé volontairement pour 7 ans le 11 novembre 1861 comme simple soldat. Neuf ans après, il est déjà Lieutenant. Et les affectations se succèdent : contre l’Allemagne – Captivité – Paris – Afrique – Tonkin –
De plus, la page 12 fait l’inventaire de ses blessures, de ses citations, de ses décorations françaises et étrangères
Il recevra la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur le 11 juillet 1903.
Son décès : Albéry quitte notre monde le lundi 18 mai 1914 à Paris 16e – 11, rue François PONSART1. Il n’a que 70 ans. Son épouse, qui n’a que 54 ans ce jour-là, lui survivra encore longtemps.
- 1 AD 75 – Décès 1914 – Acte n° 844 – Vue 18/31 – Cote 12D 103 –
Auteur
Roland MONGAÏ – Diplômé universitaire en Généalogie et Histoire des familles.